Les appuis à la souveraineté se raffermissent

Un nouveau volet du sondage Pallas Data/Qc125/L’actualité, sur la souveraineté du Québec cette fois-ci, permet de constater que si les indépendantistes sont encore loin du grand soir, leur projet demeure vivant. La montée vertigineuse du Parti québécois (PQ) et la chute de la Coalition Avenir Québec (CAQ) dans les intentions de vote cet automne semblent avoir eu un léger effet sur l’engouement des Québécois pour le projet indépendantiste. Lire cette chronique ici . Philippe J. Fournier est le créateur de Qc125. Il est professeur de physique et d'astronomie au Cégep de Saint-Laurent à Montréal. Pour toute information ou pour une demande d'entrevue médiatique, écrivez à info@Qc125.com . Philippe J. Fournier is the creator of Qc125. He teaches physics and astronomy at Cégep de Saint-Laurent in Montreal. For information or media request, please write to info@Qc125.com .

(2e de 3) Les scénarios gagnants pour le PLQ

La dernière projection contient 20 350 simulations victorieuses (sur 50 000) pour le Parti libéral du Québec. Il s'agit d'une quantité bien suffisante pour calculer des moyennes fiables et ainsi évaluer les conditions nécessaires pour une hypothétique réélection libérale.

D'abord, rappelons les chiffres de la dernière projection Qc125: le Parti libéral du Québec conserve de justesse la tête des intentions de vote avec une moyenne de 30,8%. À peine plus d'un point derrière se trouve la Coalition avenir Québec avec 29,6%. Le Parti québécois recule à 22,6% et Québec solidaire demeure stable à 13,7%.

Toutefois, le « grand bond » de cette projection appartient à la CAQ qui progresse de près de neuf sièges. Elle devance maintenant tout juste le PLQ avec une moyenne de 48,9 sièges contre 46,1 pour les libéraux.

 

Comment se fait-il que la CAQ devance les libéraux dans les totaux de sièges, même si elle est deuxième au vote populaire?

Le vote libéral est hautement concentré dans la grande région de Montréal. Résultat: le PLQ possède le plus grand nombre de sièges sûrs, mais son vote est hautement inefficace dans un système uninominal par circonscription.

Considérez la figure suivante:



L'axe horizontal est la différence du vote populaire entre la CAQ et le PLQ lors des cinquante mille simulations de la projection. Les colonnes à la droite de l'axe vertical représentent les simulations où le PLQ remporte le vote populaire et, celles de gauche, les simulations victorieuses pour la CAQ.

Nous pouvons remarquer que lorsque la CAQ remporte le vote populaire, elle est presque imbattable. Toutefois, la CAQ remporte tout de même une part respectable de simulations même lorsqu'elle perd le vote populaire par moins de 2%.

En fait, la flèche noire représente le seuil où le PLQ devient favori pour remporter une simulation. Selon les données de cette projection, ce seuil se trouve maintenant à PLQ +1,8% (±0,2%).


Les scénarios gagnants pour le PLQ contiennent d'abord cette condition essentielle: pour que le PLQ soit réélu, il doit détenir une avance significative au vote populaire au niveau national. Une quasi égalité à ce niveau signifierait que le PLQ serait de retour sur les bancs de l'opposition.

En isolant les milliers de simulations victorieuses pour le PLQ, nous obtenons la distribution régionale suivante:

(Cliquez sur la figure pour agrandir.)


Regardons de plus près cette moyenne de simulations:

Le PLQ performe dans ses châteaux forts de Montréal, l'Outaouais et l'est de la Montérégie. On ajoute à ces totaux une majorité de sièges dans les Cantons de l'Est et dans la Mauricie. Chaudière-Appalaches contient trois circonscriptions pivots qui penchent vers les libéraux.

Ces circonscriptions nous mènent vers un gouvernement libéral minoritaire. La CAQ deviendrait l'opposition officielle et le PQ, la deuxième opposition.

Avec les chiffres actuels, il est statistiquement peu probable que le PLQ remporte une majorité de sièges. En effet, sur les cinquante mille simulations de la projection, seulement 56 ont résulté en un total de sièges libéraux supérieur à 62. Nous pouvons considérer les simulations d'un PLQ majoritaire comme des données aberrantes à ce point.

Voici la moyenne des simulations victorieuses pour le PLQ:



En résumé, le vote libéral est stable et contient une base de circonscriptions qui fait l'envie de chacun des partis de l'Assemblée nationale, mais il est aussi inefficace. Étonnamment, le PLQ performerait plutôt bien avec un mode de scrutin proportionnel où chaque vote, peu importe son emplacement géographique, possède le même poids que les autres. Évidemment, un scrutin proportionnel signalerait la fin des gouvernements majoritaires et donc changerait toute la dynamique de la législature.


Lors du prochain billet, nous jetterons un coup d'oeil aux (rares) simulations gagnantes pour le Parti québécois.

Bon jeudi à tous et toutes!





Philippe J. Fournier est le créateur de Qc125. Il est professeur de physique et d'astronomie au Cégep de Saint-Laurent à Montréal. Pour toute information ou pour une demande d'entrevue médiatique, écrivez à info@Qc125.com.

Philippe J. Fournier is the creator of Qc125. He teaches physics and astronomy at Cégep de Saint-Laurent in Montreal. For information or media request, please write to info@Qc125.com.