Les appuis à la souveraineté se raffermissent

Un nouveau volet du sondage Pallas Data/Qc125/L’actualité, sur la souveraineté du Québec cette fois-ci, permet de constater que si les indépendantistes sont encore loin du grand soir, leur projet demeure vivant. La montée vertigineuse du Parti québécois (PQ) et la chute de la Coalition Avenir Québec (CAQ) dans les intentions de vote cet automne semblent avoir eu un léger effet sur l’engouement des Québécois pour le projet indépendantiste. Lire cette chronique ici . Philippe J. Fournier est le créateur de Qc125. Il est professeur de physique et d'astronomie au Cégep de Saint-Laurent à Montréal. Pour toute information ou pour une demande d'entrevue médiatique, écrivez à info@Qc125.com . Philippe J. Fournier is the creator of Qc125. He teaches physics and astronomy at Cégep de Saint-Laurent in Montreal. For information or media request, please write to info@Qc125.com .

Retour sur l'élection au Royaume-Uni

Les Conservateurs de Theresa May ont perdu leur majorité absolue au parlement du Royaume-Uni.

Les résultat sont-ils si étonnants? En termes de circonscriptions, je n'avais pas construit de modèle pour l'élection générale du Royaume-Uni (il y a quand même 650 circonscriptions!), alors je ne peux pas effectuer de comparaison, mais en termes de vote populaire, il y a eu quelques surprises.

Au début de la campagne électorale, les Conservateurs détenaient une avance confortable de 15% à 20% selon les sondages. Theresa May a probablement cru qu'elle était en route vers une victoire historique pour son parti (et un débâcle travailliste).

Mais au cours des semaines qui ont suivi, cette avance a graduellement fondu. Considérez la figure ci-dessous:


Les petits points représentent les données publiées par diverses firmes de sondages au cours de la campagne. Les lignes pâles indiquent la progression des moyennes pondérées des sondages de semaine en semaine. Au bout à droite se trouvent les résultats de l'élection

Les firmes de sondages se sont-elles trompées? Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, les données pour les plus petits partis (Libéraux démocrates, UKIP et SNP) sont tous été surestimées, avec même le vote de UKIP qui se trouve à l'extérieur de l'intervalle de confiance de 95%.


(Ce graphique est la moyenne pondérée des deux dernières semaines de sondages. La pondération est proportionnelle à la taille de l'échantillon et diminue avec l'âge du sondage).

Si nous nous concentrons sur les chiffres des deux principaux partis, voici ce que bous obtenons:


Les sondeurs ont donc prédit le vote populaire des Conservateurs bien à l'intérieur de la marge d'erreur, mais celui des travaillistes? En moyenne, les travaillistes obtenaient 36,4% dans les sondages et ils ont terminé avec 40,0% du vote populaire. Cet écart semble énorme, surtout si on compare avec les sondages canadiens et québécois des dernières élections (et encore plus avec les sondages français de la dernière présidentielle!).

Toutefois, il y avait une importante variance d'un sondage à l'autre dans les dernières semaines. L'écart-type des données était donc plutôt élevée. Comme on peut le voir sur le dernier graphique, le résultat travailliste de 40,0% sur trouve tout juste à l'intérieur de l'intervalle de confiance de 95%.

Traduire un vote populaire en circonscriptions avec précision peut être une tâche extrêmement difficile et hautement ingrate. En modélisant les élections générales quiébécoises, j'ai bien vu à quel point quelques fractions de pourcentage au vote populaire peut faire balancer les projections de sièges d'un extrême à l'autre.

Alors le résultat d'hier est-il surprenant? Dans le contexte politique récent du Royaume-Uni, bien sûr, mais du point de vue des sondages? Les écarts ne sont pas horribles, loin de là.


Bon vendredi à tous et toutes!


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