
À la surprise de personne, G. Nadeau-Dubois a été élu hier soir dans la circonscription montréalaise de Gouin, ce château fort péquiste de 1976 à 2012 et ancien comté de la porte-parole solidaire Françoise David de 2012 à janvier dernier. Le nouveau député solidaire a remporté l'élection partielle avec une facilité similaire à certains comtés libéraux de l'ouest de Montréal.
Le taux de participation de 32,7% pourrait légitimement en décevoir plusieurs. Les raisons pour lesquelles plus du deux tiers des électeurs se sont abstenus sont probablement les mêmes que nous avons entendues maintes fois: « un candidat X était assuré de gagner », « l'élection partielle était insignifiante pour les totaux de sièges à l'Assemblée nationale », « je m'en fous des partielles » et le fameux « Partielle? Il y avait une partielle?? »
(Sans oublier l'absence de candidat péquiste, bien sûr.)
D'autres affirmeront que 32,7% est, en fait, un taux de participation respectable pour une partielle à Montréal.
Voici le taux de participation des quatorze élections partielles qui ont eu lieu depuis l'élection du gouvernement Couillard en avril 2014:
(Source: DGE)
Les circonscriptions surlignées en rose se trouvent sur l'Île de Montréal. En effet, l'élection partielle d'hier a été celle où le taux de participation a été le plus élevé parmi les trois partielles montréalaises et les cinq partielles de la grande région de Montréal (en comptant Marie-Victorin sur la Rive-Sud et Fabre à Laval).
On pourrait toutefois se poser la question: pourquoi les partielles montréalaises ont-elles des taux si bas?
Ma première hypothèse était que les élections montréalaises ne sont pas serrées, que le présumé gagnant de l'élection est toujours élu de toute façon, alors pourquoi se déplacer pour voter?
Toutefois, je regarde les marges avec lesquelles les partielles se sont décidées (voir tableau ci-dessus)... et cette hypothèse n'est pas concluante. Certes, les marges dans Gouin et Marie-Victorin sont énormes, mais à part Richelieu (PQ +3,5%) et peut-être Chauveau (PLQ +7,7%), aucune autre partielle n'a été serrée.
Comment interpréter les résultats de la partielle de Gouin?
Avec un taux de participation faible de 32,7% et en absence d'un candidat péquiste, il serait présomptueux de prétendre pouvoir analyser ces résultats et d'en tirer des conclusions sur la suite des choses. Gouin était considérée comme une circonscription solide pour QS avant la partielle et elle le sera encore après cette partielle. Cette élection ne changera en rien le comportement du modèle Qc125.
Néanmoins, je vais me permettre une petite observation, non pas sur la fraction du vote qui est allée à Québec solidaire, mais sur le nombre absolu de votes. Hier, G. Nadeau Dubois a obtenu 9 832 votes. Comment ce nombre de votes se compare-t-il aux chiffres de la dernière élection générale?
Voici les résultats dans Gouin lors de l'élection de 2014:
La candidate péquiste avait reçu 6 438 votes et le candidat libéral, 5 642 votes.
Embarquez dans la DeLorean de Marty McFly et donnez à Françoise David 9 832 votes pour l'élection
générale de 2014... et elle aurait quand même gagné Gouin par plus de trois mille voix.
Alors peut-être, juste peut-être que la victoire de G. Nadeau-Dubois est
un peu plus impressionnante qu'on le laisse entendre?
En guise de comparaison, regardons les résultats de l'élection générale de 2012:
Le candidat péquiste défait lors de cette élection
générale avait reçu 10 927 votes, soit à peine un millier de votes de plus que G. Nadeau-Dubois a reçu dans une élection
partielle.
Je crois que c'est la seule conclusion que l'on peut tirer de la partielle d'hier: Gouin est maintenant un comté solidement solidaire au même titre que Matane-Matapédia est une forteresse péquiste, Granby un château fort caquiste et l'ouest de Montréal un bastion libéral.
Mais ça, plusieurs le savaient déjà, non?
Sur ce, je vous souhaite une excellente journée à tous et toutes!
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