Après les partielles du 5 décembre dernier, il est naturel de croire que les appuis du PLQ puissent avoir glissé quelque peu.
Évidemment, ces partielles n'avaient pas d'incidence majeur sur le gouvernement actuel et il vaut mieux être prudent: historiquement, les partielles sont généralement favorables aux partis d'opposition.
En novembre, les chiffres de Léger Marketing et CROP différaient grandement. Léger plaçait le PLQ et le PQ au coude à coude, alors que CROP avait le PLQ solidement en avance et la CAQ presque à égalité avec le PQ. Les résultats des partielles semblent confirmer les chiffres de Léger et Jean-Marc Léger n'a pu s'empêcher de lancer cette petite flèche à son rival:
Alors j'ai décidé de mettre à jour le modèle en donnant plus de poids aux chiffres de Léger. J'ai mis à jour les solides chiffres de la CAQ dans Arthabaska et ceux du PQ dans St-Jérôme et Marie-Victorin. J'aurais besoin de quelques billets sur plusieurs jours pour vous donner une analyse approfondie, mais voici les résultats bruts de ces 250 simulations:
- Le PQ l'emporte 125 fois (exactement 50%): 123 fois minoritaire et 2 fois majoritaire;
- Le PLQ est vainqueur 104 fois (41,6%); chaque fois, il est minoritaire;
- La CAQ gagne 11 fois (4,4%), aussi chaque fois minoritaire;
- Finalement, il y a 10 égalités: 8 fois PLQ-PQ et 2 fois PLQ-CAQ. Dans notre système parlementaire, une égalité donnerait au gouvernement sortant la première chance de gouverner.
En moyenne, le PQ obtient 46,3 sièges sur les 125 de l'Assemblée nationale, alors que les Libéraux obtiennent 45,4 sièges, soit un minuscule écart de 0,9 siège.
La CAQ obtient une moyenne de 30,5 sièges, mais ce nombre varie énormément selon les simulations: le nombre le plus bas est de 16 sièges et leur plus élevé, 50 sièges. Avec une moyenne de 26% du vote, l'efficacité du vote caquiste est extrêmement volatile: une fraction de point de plus ou de moins fait la différence entre une victoire et une troisìème place distante.
La distribution des données de ces 250 simulations est en effet fort intéressante. Alors que le vote péquiste est caquiste suit environ une même pente (graphique ci-dessous) de 3,8 et 3,7 sièges/%, les Libéraux plafonnent avec une pente de 2,3 sièges/%. La concentration du vote libéral à Montréal et dans Gatineau donne au PLQ un haut plancher (minimum de 36 sièges), mais un bas plafond.

Avec ces chiffres, seul le PQ peut espérer diriger un gouvernement majoritaire et même là, les probabilités sont basses. En effet, le PQ gagne une majorité de sièges dans 0,8% des simulations. Ajoutons 1,6% lorsque le PQ et QS obtiennent, ensemble, 63 sièges. Dans 94% des simulations, la CAQ obtient la balance du pouvoir d'un gouvernement péquiste ou libéral.
Dernier petit fait intéressant: les libéraux gagnent le vote populaire dans 67,5% des simulations, le PQ 32,5% et la CAQ 0%.
Dans les prochains jours, j'analyserai plus en détails ces données. Il y a quelques points intéressants à souligner quant à la corrélation du vote péquiste et caquiste. J'y reviendrai dans un prochain billet.
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