Les appuis à la souveraineté se raffermissent

Un nouveau volet du sondage Pallas Data/Qc125/L’actualité, sur la souveraineté du Québec cette fois-ci, permet de constater que si les indépendantistes sont encore loin du grand soir, leur projet demeure vivant. La montée vertigineuse du Parti québécois (PQ) et la chute de la Coalition Avenir Québec (CAQ) dans les intentions de vote cet automne semblent avoir eu un léger effet sur l’engouement des Québécois pour le projet indépendantiste. Lire cette chronique ici . Philippe J. Fournier est le créateur de Qc125. Il est professeur de physique et d'astronomie au Cégep de Saint-Laurent à Montréal. Pour toute information ou pour une demande d'entrevue médiatique, écrivez à info@Qc125.com . Philippe J. Fournier is the creator of Qc125. He teaches physics and astronomy at Cégep de Saint-Laurent in Montreal. For information or media request, please write to info@Qc125.com .

Un regard sur l'évolution du vote dans la Mauricie et le Centre du Québec

La Mauricie et le Centre du Québec furent jadis les meilleurs baromètres électoraux au Québec. Plusieurs circonscriptions dans ces deux régions avaient tendance à suivre le pouls de la population et de voter avec le parti au pouvoir.

Selon les données de 2014, 98% de l'électorat des cinq circonscriptions du Centre du Québec est francophone. Pour les cinq circonscriptions de la Mauricie (il n'y en a seulement quatre maintenant après la fusion de Laviolette et Saint-Maurice), 97% des électeurs sont francophones.

Ces circonscriptions, à l'exception de Laviolette, ne pouvaient pas jusqu'à récemment être considérées comme des châteaux forts, car elles semblaient changer de couleurs d'élection en élection en suivant l'humeur électorale des Québécois.

Comme nous l'avons fait déjà lors de billets précédents (voir l'est de Montréal, voir la Capitale nationale et Chaudière-Appalaches), jetons un regard sur la fraction du vote des trois principaux partis lors les trois dernières élections générales dans ces deux régions afin d'y déceler des tendances, si tendance il y a.



Évolution du vote libéral


Il fut une époque où ces deux régions étaient dominées par les Libéraux et le Parti québécois. Après la brève montée de l'ADQ en 2007, ces régions semblaient vouloir revenir à ces bonnes vieilles habitudes.

En 2008, le PLQ et le PQ se sont partagés les dix circonscriptions de la Mauricie et du Centre du Québec (correction: la seule circonscription qui demeure adéquiste est Lotbinière de Sylvie Roy).

Les Libéraux ont obtenu la plus grande part du vote populaire avec 38,3%. Suite aux dernières années mouvementées du gouvernement Charest, les Libéraux ont perdu près de 10% du vote de ces régions entre 2008 et 2012. Toutefois, le PLQ a tout de même remporté quatre des dix circonscriptions en question en 2012.



En 2014, la part du vote libéral a grimpé à 34,9% en route vers un total de six des dix circonscriptions en jeu (le PLQ a balayé les cinq circonscriptions de la Mauricie), y compris deux gains nets aux dépens du PQ dans Saint-Maurice et Champlain.

À l'exception de Lotbinière-Frontenac, le PLQ semble avoir perdu des plumes dans le Centre du Québec. Le grand gagnant de cette baisse libérale? La Coalition Avenir Québec.


Évolution du vote caquiste



En 2007, l'ADQ avait remporté neuf (!!) des dix comtés de la Mauricie et du Centre du Québec, mais la vague adéquiste n'a pas tenu le coup et, en 2008, ce parti a été presque rayé de la carte de ces régions en ne remportant qu'un seul siège et en n'obtenant que 23,6% du vote populaire.



Quatre ans plus tard, la CAQ arrache Arthabaska au PLQ. Elle prend aussi Nicolet-Bécancour aux mains de Jean-Martin Aussant (alors pour Option nationale) et remporte Drummond-Bois-Francs aux dépens du PQ. La CAQ finit en tête du vote populaire de ces deux régions avec 32,1%.

Le Parti québécois remporte l'élection générale de 2012, mais tombe de cinq à trois sièges dans ces régions. La CAQ semblait en route pour éventuellement reprendre les pots cassés de l'ADQ.

En 2014, la CAQ conserve ses trois circonscriptions de 2012 et ajoute Johnson aux dépens du PQ. Sa part du vote populaire est demeurée stable dans les comtés remportés par le PLQ et a grimpé partout ailleurs.


Évolution du vote péquiste


Le PQ d'André Boisclair avait été rayé de la carte de ces régions en 2007, mais le PQ remporte cinq des dix sièges en 2008 avec 34,0% du vote populaire.

En 2012, même en remportant l'élection, le PQ perd 5,6% de la part du vote et est réduit à trois sièges. Le départ de Jean-Martin Aussant et la montée de la CAQ ont affaibli le vote péquiste dans huit des dix circonscriptions. En fait, les deux comtés où le PQ performe mieux qu'en 2008 sont Lotbinière-Frontenac et Laviolette - soit deux comtés remportés par les libéraux.



En 2014, le PQ concède un autre 4,2% du vote et est rayé complètement de ces régions. En fait, le PQ perd du terrain dans neuf des dix circonscriptions - l'exception est Nicolet-Bécancour (on imagine que l'absence de Jean-Martin Aussant en 2014 a aidé quelque peu le vote péquiste dans ce comté).



En conclusion


Le Centre du Québec et la Mauricie contiennent de nombreux comtés pivots (voir la carte complète de la dernière projection), alors ne soyez pas surpris si MM. Couillard, Legault et Lisée dépensent beaucoup de temps et d'énergie à séduire les électeurs de ces circonscriptions. L'électorat est volatil, divisé et les candidats locaux auront certainement beaucoup à faire lors de la prochaine campagne pour mériter leur siège à l'Assemblée nationale.

Je termine avec ceci: les cartes de ces deux régions voisines lors des quatre dernières élections générales.

2007: vague adéquiste


2008: retour aux batailles traditionnelles PLQ-PQ



2012: statu quo dans la Mauricie, la CAQ monte dans le Centre du Québec


2014: le PLQ balaie la Mauricie, le PQ est rayé de la carte



Bon mardi ensoleillé à tous et toutes!


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